Crédit photo bandeau : Julie Lambert
FEMMES DES BOIS
Une incursion féminine dans le milieu de la foresterie québécoise
Un film de Julie Lambert, Documentaire, Canada.
FEMMES DES BOIS parle avant tout du mieux vivre ensemble dans des lieux isolés, coupés du monde, dont on ne connait que très peu de choses. Dans ces campements forestiers provisoires, se créent des microsociétés où se vivent plusieurs enjeux témoignant, comme un miroir, de ce qui se passe plus bas dans les grands centres.
La pénurie de main-d’œuvre, la mixité sociale, la féminisation des métiers traditionnellement masculins, l'isolement, la relation à l'autre, l'immigration, sont des exemples des thèmes que nous retrouverons aux abords des histoires que nous choisirons de raconter. Mais qui sont ces femmes qui travaillent aujourd’hui dans ces milieux hautement masculins? Quels défis affrontent-elles et quelles sont leurs motivations profondes? Quel regard portent-elles sur la forêt et sur le milieu dans lequel elles travaillent? Comment la recrudescence de leur présence transforme le milieu de travail? Comment leurs collègues vivent-ils cette transformation? Avec un regard actuel, ce sont toutes ces questions auxquelles ce documentaire tentera de répondre avec les témoignages de ces femmes mais aussi avec celui des hommes qui les côtoient à chaque jour. FEMMES DES BOIS veut donc offrir avant tout la parole aux femmes qui travaillent dans l’envers du décor, ces cuisinières et superviseures d’équipe qui ont une importance capitale dans le bon déroulement et l’ambiance dans ces lieux coupés du monde. Mais aussi donner la voix aux planteuses qui choisissent de prendre la pelle et d’affronter les éléments pour mettre en terre des centaines d’arbres à la journée longue. Elles s’appellent Émilie, Flavie, Josée, Rosalie et Marie-Pierre. Elles ont entre 20 et 50 ans. Nous avons envie de rencontrer ces femmes, de les entendre surtout, de passer du temps avec elles. De voir de quoi est fait leur passé, leur quotidien, les défis auxquels elles font face à tous les jours. De comprendre aussi les raisons qui font que, malgré la poussière, les contraintes de l’éloignement, l’isolement, les moustiques surtout, elles reprennent la route vers le nord avec enthousiasme dès que le printemps fait fondre la neige. “ La forêt est un état d’âme “ disait Gaston Bachelard. Cette phrase m'a servie de guide tout au long du tournage. Que ce soit dans la nature ou à travers les interactions entre les travailleurs, je chercherai la poésie dans l’image et dans les relations humaines. Je serai attentive à trouver cette lumière, cette sensibilité et cette chaleur, celles qui font qu’on tient le coup pendant toutes ces semaines, loin des siens et dans l’inconfort de camps au milieu de nulle part. SYNOPSIS
FEMMES DES BOIS propose une incursion dans l’univers singulier des campements forestiers où se retrouvent, pour le travail, des femmes et des hommes d’ici et d’ailleurs. C’est à travers le regard de femmes qui ont choisi d’y travailler que nous découvrirons ces micro-sociétés qui se forment au fil des saisons sylvicoles. Avec: Flavie Beaulac, Rosalie Beaulieu, Josée Dumas, Marie-Pierre Dufresne et Émilie Lachapelle. ÉQUIPE
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![]() Un mot de Julie Lambert
Le projet FEMMES DES BOIS m'a permis d’approfondir ma recherche sur le rapport entre les humains et le territoire entamée il y a huit ans avec mon premier documentaire UN FILM DE CHASSE DE FILLES. La forêt est pour moi un terrain de jeu exceptionnel. Outre la beauté des images, elle permet un recueillement et une intimité favorisant la profondeur dans les échanges. Les séjours exploratoires à l’été 2019 n’auront que confirmé le grand potentiel cinématographique de ce milieu de vie et de travail si singulier. Avec le temps passé à faire la vaisselle dans la cuisine du camp et à accompagner les planteurs sur le terrain, j’ai eu la chance de développer des relations de confiance avec les protagonistes et les autres travailleurs. En très peu de temps, j’ai eu accès à des confidences, aux dernières histoires d’amour, aux réflexions profondes des gens rencontrés. J’ai eu l’impression que ces gens avaient besoin de se raconter ainsi que le désir de faire connaître leur milieu de travail si particulier au reste du monde. Je crois que nous avons là tout pour faire un film avec un regard actuel et complet sur le milieu, des liens forts avec de l’action, de l’adrénaline, de l’humanité et de la sensibilité. «Y’é grand temps qu’une caméra vienne faire un tour icitte » est une des premières phrases que j’ai entendue en mettant les pieds au camp. Et je crois qu’ils ont bien raison. Photo : Marc-Olivier Huard
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Photos : Marc-Olivier Huard.