C’est au centre de création du Parminou à Victoriaville (où elle a déjà travaillé une dizaine d’années) que la cinéaste Pauline Voisard a lancé, mardi soir, son dernier court métrage, ayant comme thème la mort. Inspiré du livre du Victoriavillois Claude Raymond «Autrement que comme une grande frayeur», le film de neuf minutes intitulé «La mort comme amie» a été présenté à des bénévoles de la Maison Marie-Pagé (fin de vie) et d’Albatros. Une cinquantaine de personnes ont bravé la tempête pour venir voir le film expérimental et poétique de Mme Voisard. Celle-ci a expliqué, d’entrée de jeu, que plusieurs avaient été étonnés quand elle leur a dit qu’elle voulait faire un film sur la mort. «C’est un sujet qui est encore tabou. Ayant vécu la mort de gens proches, je me suis demandé pourquoi on n’en parlait pas», a-t-elle indiqué en ajoutant qu’elle avait trouvé, dans le livre de Claude Raymond, des mots très apaisants sur le sujet. «Moi qui ai peur de la mort, avec ce film j’entre par la porte d’à côté», a-t-elle mentionné. Le court métrage propose des images d’archives, une musique apaisante qui aideront peut-être ceux qui le visionneront à faire la paix avec la mort. Les gens présents au lancement n’ont eu que des bons mots, pour leur part. Ils ont parlé de sobriété dans les images, de respect et de silences évocateurs. «Il y a eu un gros travail de recherche d’archives afin de reconstruire une vie», a indiqué la productrice. Plusieurs ont apprécié la symbolique des images proposées, notamment du chemin de fer et du paysage qui défile, un peu comme la vie. Douceur, tendresse sont également d’autres impressions qui sont ressorties du film. Après le visionnement, une discussion a eu lieu, en présence de Nicole Cloutier d’Albatros, de Nathalie Provencher de la Maison Marie-Pagé et de Claude Raymond. Bien entendu, le film, tout comme le livre, parle de la mort au bout de l’âge et non de celle d’enfants ou de suicides, bref de l’idéal de la mort. «C’est la vie qui nous apprend à mourir», a noté Claude Raymond. La discussion a mené à comprendre que très peu de gens mourraient en colère. C’est plutôt dans le renoncement, l’acceptation et la sérénité que plusieurs terminent leur chemin de vie. «La mort a quelque chose de rassurant parce qu’elle permet de profiter de la vie», a indiqué encore l’auteur du livre. Les gens ont aussi fait remarquer que le sujet de la mort et l’accompagnement en fin de vie étaient de plus en plus abordés. «Avec le film, je veux dire aux gens, regardez ça et parlez-en», ajoute Pauline. La projection a été précédée d’une lecture théâtralisée, offerte par Hélène Desperrier et Jean-François Gascon du Parminou, d’un texte tiré du livre «Autrement que comme une grande frayeur» et qui parle des fleurs, des lapins et des grands-papas. Une suite Pauline a bien apprécié son expérience cinématographique avec la mort. Si bien qu’elle envisage une suite. Elle parle cette fois d’un documentaire qui aborderait le sujet de l’accompagnement des personnes en fin de vie. «Tout n’a pas été dit», a-t-elle terminé. Quant au court métrage, il devrait être présenté à quelques reprises, dans différents endroits et festivals. Il pourrait bien être accompagné, à certaines occasions, d’une lecture théâtralisée avec le Parminou. |
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